Le Goût du Danger, t3, d'Erin Beaty



J’en aurai mis, un temps, pour vous parler du Goût du danger, dernier tome de la trilogie La couleur du mensonge d’Erin Beaty.😳



Alors que Sage doit assumer ses nouvelles fonctions, une tentative de rapprochement entre Demora et Casmun a lieu. Apparaît alors un nouveau personnage féminin, la reine Zoraya, volontaire, intrigante et en minorité dans son propre pays, malgré sa position de pouvoir. Les accords, capitaux pour les deux pays, ne vont pas tarder à se compliquer, quand les armes vont entrer en scène.


Si j’ai mis tant de temps, ce n’est pas par ennui, c’est bêtement à cause de la taille et du poids du roman. Oui ! Vous m’avez bien lue ! Il est dur dur de trouver un moment pour lire, quand on a un bébé, alors on grappille deci-delà, pendant les biberons. Donc, les 500 grammes à porter d’une seule main, cela relevait de l’exploit et je ne suis clairement pas une sportive !
Bref.😫

Je dirais que ce tome est, dans la trilogie, à égalité avec le tome 2, voire peut-être un petit degré en-dessous. 
Je m’explique. 
Le tome 1 était une pépite : il m’a complètement retourné le cerveau et mis des paillettes dans les yeux. Je me suis donc mise à avoir des exigences, vous comprenez ? Il fallait que le tome 2 reprenne la nouvelle situation et la transforme de telle sorte qu’elle me tourne la tête au carré ! Mais voilà, un procédé comme celui utilisé dans le tome 1 n’était pas réutilisable et s'il l'avait été, d’une façon ou d’une autre, cela m’aurait déçue, car je m’attendais à un nouveau procédé, encore plus redoutable. Finalement, le tome 2 a déroulé les fils du tome 1 : c’était agréable, mais pas renversant, quoique écrit avec toujours autant de subtilité. Le tome 3 a quant à lui repris les fils du tome 2.😕

Alors bien sûr, j’ai été ravie de suivre à nouveau Sage et ses amis, de voir ce qu’ils devenaient et quel destin ils s’écrivaient. Mais quoique les relations amicales se soient tendues, au point de susciter jalousie et défiance, situation d’un grand réalisme et décrite avec une magnifique exactitude, sans jamais tomber dans le manichéisme habituel de la fantasy, les amours de Sage m’ont semblé sans envergure, cette fois, les obstacles se révélant finalement assez artificiels (peut-être parce qu’ils étaient davantage psychologiques ?). Parfois même, j’ai trouvé certaines scènes un peu mièvres. Enfin, j’exagère : une surtout, m’a paru mièvre. Au point que j’ai osé penser (Sacrilège !) que cette conclusion aurait pu apparaître dans un prolongement du tome 2...

Bien sûr, il y a toujours des complots. Un nouveau pays, affaibli par une affaire de succession au trône, tente de se rapprocher de Demora. La reine Zoraya est fascinante, une maîtresse femme, qui tente d’allier son rôle politique et son rôle de mère. Sa position étant loin d’être ferme, elle a développé des ruses multiples pour rester sur le trône et bien que ses choix ne soient pas toujours très moraux, il faut dire que j’ai apprécié son intelligence et sa qualité représentative. Une autre femme tient un grand rôle dans cette histoire : Sophia, la grande sœur de Clare. Abusée et utilisée par son père, puis par son mari, elle tente de conserver un semblant de dignité. La saga fait la part belle aux femmes bafouées.
Chaque camp complote de son côté, interprète les actions et les paroles des autres à sa façon et prend des décisions uniques. J’ai encore trouvé cela extraordinaire qu’Erin Beaty puisse multiplier ainsi les points de vue en retournant une question chaque fois sous un angle nouveau.
Cependant, l’intrigue politique du tome est une intrigue de plus, selon moi. Elle n’est pas l’apothéose à laquelle je m’attendais, celle qui clôturerait toute l’histoire.
Quant au devenir de Sage, si j’ai apprécié le creux qu’elle traverse dans ce tome, j’ai trouvé son évolution pour le coup assez prévisible, voire mécanique. Après en être arrivée là où elle se trouvait à la fin du 2e tome, à quoi pouvait-elle aspirer de plus pour être accomplie ?


Bien sûr, j’aime énormément cette saga, qui m’a fait apprécier la stratégie militaire, la diplomatie, en en montrant toutes les subtilités. Bien sûr, je lui suis très reconnaissante d’avoir mis en scène un personnage principal féminin très fort psychologiquement, et qui parvient à se tailler une part du lion dans cette histoire, et ce, malgré un manque flagrant d’estime d’elle-même. Les personnages féminins secondaires offrent également un joli panel de femmes fortes, qui se défendent avec les armes qu’elles trouvent, mais aussi de femmes utilisées, voire abusées. Les personnages masculins les plus importants sont loin des clichés de la virilité qui se promènent dans la fantasy et pour cela, je loue Erin Beaty. Cette saga est l’une de mes préférées, pour ses thématiques, sa subtilité, moins pour sa construction narrative globale.


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