Suspicious minds, de Gwenda Bond





Replonger dans Stranger Things, alors que les deux saisons ont été visionnées, je ne demandais rien de mieux...



Dans les années 70, Terry Ives intègre un programme de recherches. Elle y rencontre trois autres sujets d’étude, avec lesquels elle va subir les terribles expériences du Dr Brenner. A eux quatre, parviendront-ils à tenir tête au scientifique ?




Le Dr Brenner est encore plus effrayant que les monstres rencontrés dans Stranger Things. Froid et calculateur, il a tout du scientifique fou, qui, persuadé d’être à l’aube d’une découverte majeure, est prêt à tous les sacrifices. Dénué de scrupules, aguerri aux luttes de pouvoir dans les services très secrets du gouvernement et passé maître dans l’art de la manipulation, cet homme est proprement inhumain. Cela fait de lui un ennemi redoutable, qui a toujours un coup d’avance.


Alors, quand on constate que Terry, étudiante dans une université de l’Indiana, se précipite pour participer à son étude, on tremble.

Volontaire, Terry veut changer le monde, ou du moins participer à son changement. Elle a des idéaux très affirmés, renforcés d’ailleurs par sa relation avec Andrew, lui-même grand idéaliste. Mais l’étude, pour cruciale qu’elle soit, comme la jeune femme l’avait deviné, ne la laissera pas sortir indemne de l’épreuve. Le passage à l’âge adulte est brutal.

Terry n’est pas la seule en danger ; peu à peu, on s’attache aux autres cobayes : Alice, la mécanicienne de génie, Gloria, la scientifique dont la couleur de peau la coupe de ses ambitions, Ken, l’intuitif de la bande. Des trois, c’est Alice qui tire son épingle du jeu : en première ligne, elle souffre beaucoup ; on a mal pour elle. Mais grâce à elle, on apprend  aussi beaucoup de choses sur ce qui se trame dans le laboratoire du Dr Brenner et sur les liens entre le roman Suspicious Minds et la série. Ken a une personnalité intéressante : son don le met parfois en porte-à-faux avec les gens. Mais son personnage, son background, restent assez peu développés. Heureusement que sa loyauté à toute épreuve le rend touchant. Gloria est encore moins traitée que son camarade. Membre du groupe des cobayes, elle fait sa part. Sa sollicitude la rend humaine. Mais son rôle dans l’expérience est si minime qu’il en manque presque de crédibilité.

Avec Terry, c’est finalement Andrew que j’aime le mieux suivre. Ce garçon est vraiment touchant : il sait qu’il va au-devant des ennuis, mais parce qu’il a des convictions, des valeurs, il ne renonce pas. D’ailleurs la relation entre Terry et Andrew est vraiment hyper touchante.



Quant à l’intrigue, elle est assez anxiogène. Quand on a déjà croisé Brenner dans la série, ainsi que l’En-Deça, on a l’impression que les 4 jeunes gens sont des souris, prises dans un gigantesque labyrinthe, qui tentent de s’échapper sans savoir qu’il n’y a aucune issue : une véritable tragédie qui se déroule sous nos yeux. Et cependant, tout n’est pas absolument sombre. Gwenda Bond nous aménage quelques espoirs par-ci par-là. Alors, en êtres humains typiques, on réécrit l’histoire et on espère.


Voilà donc un thriller glaçant, dont l'issue semble déjà trouvée. On tremble pour les jeunes gens, en voyant le piège du laboratoire, savamment organisé par le Dr Brenner, se refermer peu à peu sur eux. 




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