Retour sur Titan, de Stephen Baxter



Réaction en sortant du roman : « 😱😱😱😱😱, mais c’est affreux ?!!!! ». Mais revenons en arrière.

Apprécions la couverture nébuleuse d’Aurélien Police : une ombre grise, d’homme, dans le giron sombre de Saturne. Si petite, mais si droite...


La 4e de couv’ nous parle d’un space opera : en 3685, la volonté d’expansion humaine n’a plus de limites. Harry et Michael monte une expédition illégale pour Titan, afin de vérifier s’il y a bien matière à y faire toujours plus de profit. Une physicienne, Myriam, se trouve avec eux, ainsi que le narrateur, bien malgré lui... Le roman va nous présenter leur voyage et les découvertes qu’ils vont faire, pour le meilleur et pour le pire.


En réfléchissant, et après avoir lu la présentation de l’auteur par Le Bélial sur le rabat du livre, je me dis qu’il est possible que j’ai quelques-uns de ses livres qui m’attendent dans ma liseuse depuis des lustres, voire que j’en ai lu un il n’y a pas si longtemps... Comme dirait une antique collègue, je crois qu’Alzheimer me guette plutôt que prévu.😂 Bref, j’éclaircirai ce mystère plus tard.

L’idée de base est assez classique : il s’agit d’aller explorer une planète pour savoir si on peut la coloniser. Les ressorts d’intrigue le sont, eux aussi : déboires avec les instruments de transport, ou le monde exploré, ressources limitées, personnages guidés par des intérêts propres.

Cependant, il y a des éléments très intéressants.

D’abord, le narrateur est une enflure. Le lecteur est obligé de suivre ses pas, car, eh bien, c’est lui qui dirige. On est piégés par le regard qu’il porte sur les autres et sur le monde, au point d’oublier que ce regard n’est pas neutre, et qu’il appartient à un individu sans foi ni loi. Par contamination, je lui ai offert certaines de mes qualités ; par habitude de récits édifiants, j’ai espéré qu’il ressortirait grandi. Bref.

Car voilà l’intérêt de ce roman : malgré les découvertes stupéfiantes que fait l’équipe d’explorateurs, rien ne modifie sa perception des choses, ses intentions, sa moralité, alors que soi-même, lecteur, on a parcouru le même chemin et qu’on a changé : quel contraste ! Tsss...

Les autres personnages ne sont pas énormément plus jolis que le narrateur. En fait, tous autant qu’ils sont, ils sont tristement et désespérément humains. On s’y reconnaît et on se déteste au passage.

Le monde présenté sur Titan est une sorte de parabole pour les humains que nous sommes, qui illustre l’exact contraire de ce que nous faisons : une belle leçon. Je ne vous en dis pas plus, car j’aimerais que vous la découvriez vous-même.

Un autre symbole court dans l’œuvre : le voyage se fait de l’extérieur vers l’intérieur, toujours plus profondément. Image de la connaissance qui s’affine ? De la progression du lecteur dans sa compréhension des personnages ? Introspection des véritables motivations de chacun ? Je ne suis pas sûre d’avoir bien saisi le sens de cette trajectoire qui pourtant me parle.


J’attends avec impatience que d’autres que moi lisent ce court roman afin de partager avec eux. Beaucoup de questions se posent, je les touche du doigt mais ne les saisis pas. N’est-ce pas le signe qu’une œuvre vaut le détour ?


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