Aliénor, d'Aurélien Grall



Alors que je pignais de ne pas recevoir de SP sur Twitter, Aurélien Grall m’a gentiment proposé de lire son livre, Aliénor. Jusque-là, je n’étais pas très portée sur les livres auto-édités (Si vous voulez en connaître les raisons, cliquez ici.). Mais tout le monde a le droit de changer d’avis, n’est-ce pas ? 



De quoi parle donc Aliénor ?




Depuis des années, fleurissent dans la littérature de fantaisie des pensionnats idéaux (surtout depuis que J.K. Rowling s’est fait plaisir dans Harry Potter). Aurélien Grall en propose le versant obscur : et si le pensionnat servait en réalité à former une élite de soldates surentraînées et conditionnées ? Et si la cause servie se révélait être la mauvaise ?



L’histoire commence donc avec la présentation de trois futures élèves de L’Académie Aliénor d’Aquitaine : la benjamine Alexia, quasi vendue par ses parents pauvre, la cadette Jade, pour laquelle les parents souhaitent la meilleure éducation, et Clarisse, issue d’une classe aisée et qui écume les pensionnats depuis longtemps. Elles sont confiées à Mademoiselle Haendel, une jeune femme à l’attitude énigmatique et malsaine.


Durant toute la première partie de l’histoire, on assiste à la formation des recrues, qui consiste essentiellement en une succession de mises à l’épreuve toutes plus difficiles et sadiques les unes que les autres, pendant que l’enseignante Haendel montre ses aspects les plus pervers.

Dans la seconde, l’histoire suit les différentes missions qui sont confiées à Alexia, Jade et Clarisse, devenues des jeunes filles.




Qu’est-ce que j’en pense ?




L’idée de départ est intéressante et me fait d’abord penser au pitch du Book of Ivy : pourquoi, en effet, ne pas utiliser de jeunes filles pour approcher les grands hommes du monde et les tuer ou prendre leur place ? Aurélien Grall n’hésite pas à pousser le vice très loin, compte-tenu de l’usage qu’en fait l’Organisation... J’ai d’ailleurs été plusieurs fois choquée !



On retrouve le genre du thriller à l’Américaine : l’action se déroule dans le monde entier ; ses enjeux sont planétaires ; l’intrigue est scindée en différentes séquences qui mettent en jeu différents personnages et qui s’entrecroisent pour mieux maintenir le suspense. Et puis, tous les fils, qui semblaient traités de manière superficielle, trouve une résolution plutôt maligne à la fin du livre.



Par ailleurs, Aurélien Grall maîtrise plutôt bien l’art de la narration : ses entrées en matière sont excellentes et il entretient le suspense. Toutefois, il m’est arrivé parfois de trouver le temps long. Je pense que l’intrigue mériterait que les enjeux soient davantage éclaircis et que les 3 fillettes soient davantage caractérisées et que leurs relations soient plus approfondies.


Enfin, j’ai plutôt apprécié sa plume, qui a su donner une vraie place aux descriptions et qui utilise métaphores, comparaisons et emphases pour entraîner son lecteur dans l’histoire, même si certaines formes utilisées peuvent rendre le style un peu trop ampoulé par moments.

Aliénor propose donc un sujet intéressant, traité d'une manière qui met parfois mal à l'aise, mais qui devrait sans doute être davantage poussée, car elle est ce qui rend ce livre intéressant. Un retravail de l'intrigue et du style en ferait un thriller excellent.



Commentaires

Les articles que vous avez le plus appréciés cette semaine