Les Griffes et les Crocs, de Jo Walton





V
oilà achevée ma première lecture pour le #moisdelafantasy ! Un sacré roman !




La mort de Bon Agornin, vieux dragon respectable, va avoir beaucoup des conséquences sur ses héritiers, surtout les dragonnelles, dont le sort dépend du bon vouloir des mâles de la société.



Il semblerait que les Griffes et les Crocs soit inspiré d’un roman d’Anthony Trollope. Aïe, je ne connais pas cet écrivain ! Apparemment, il aurait écrit des chroniques sur la société victorienne tout en l’écorchant au passage. Encore une lecture à me mettre sous la dent ! Ahah !😜

Moi, j’y ai reconnu le regard acéré d’une de mes autrices préférées, Jane Austen. En effet, bien que les créatures que le lecteur suit soient des dragons, tout le reste ressemble bien à la société victorienne, où le rang social est primordial, où l’on juge la demoiselle à l’aune de la dot qu’elle apporte, où l’on met carrément sur le marché des jeunes femelles. La respectabilité, les relations, la bienséance sont de mise dans cette société corsetée, où cependant les abus de faiblesse ne manquent pas.

Je me suis beaucoup inquiétée pour les deux plus jeunes dragonnelles de Bon Agornin, Selendra et Haner. Sans dot véritablement intéressante, ces deux créatures se retrouvent à la merci des mâles de la famille. Elles y risquent leur honneur, mais aussi leur vie.

Je me suis offusquée des attaques de mâles bien positionnés mais parfaitement inconvenants, voire criminels.

J’ai adoré imaginer des dragons donner dans les formules de politesse, organiser procès et bals.😆 Délicieusement antinomique, le choix de Jo Walton révèle en réalité la nature profonde d’une société qui s’appuie sur les apparences. Les dragons, bien que policés, s’entredévorent par nature, poussant la cupidité au plus loin qu’il soit possible. Le déshonneur des dragonnelles est trahi par la couleur de leur robe, rendant la disgrâce encore plus visible en société. Le choix d’entraver ses ailes est religieux ou encore le signe de la servitude, ajoutant encore pas mal de vulnérabilité dans un monde cruel.



Je regrette un peu de n’être pas très concentrée ces temps-ci, car ma lecture en a forcément pâti. Cependant, j’ai trouvé la proposition de Jo Walton particulièrement bien trouvée et j’ai suivi sans peine les aventures amoureuses, les procès et les complots sociaux de dragons très humains.




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