Le Monde de Nedarra, de Katherine Applegate





Quel plaisir, grâce à Babelio et les éditions du Seuil, de lire une nouvelle saga de Katherine Applegate ! J’ai découvert cette autrice quand j’étais au collège, durant un été. Je me suis prise de passion pour sa série Les Animorphs. Avec mon argent de poche, j’ai acheté tous les volumes que j’ai pu.😅 Encore aujourd’hui, et même si je n’ai jamais terminé cette saga incroyablement longue (48, tout de même 😳), j’en garde un excellent souvenir.
Alors, que nous propose Katherine Applegate, cette fois ?


Il se pourrait bien que Byx, une dairne, animal légendaire qui ressemble à un chien, soit la dernière survivante de son espèce, bien qu’elle soit si jeune et si petite.
Gardant l'espoir fou de retrouver quand même d’autres membres de son espèce et luttant contre les ambitions démesurées des êtres humains, elle se lance dans une quête périlleuse, heureusement soutenue par d'improbables alliés.


L’impression qui demeure, en refermant ce roman, est la douceur. 
La douceur de son illustration de couverture, dominée par le bleu et le gris, qui offre à la fois un sens du détail naturaliste et une représentation quasi humaine des deux héros, Byx, la dairne, et Tobble, le wobbyk. 
La douceur, aussi, des relations entre les personnages. Le roman est loin d'être doux. Au contraire, certaines scènes sont dures, car le monde de Nedarra, soumis au Murdano, roi ambitieux, est bien cruel. Mais Byx continue d’exprimer son amour pour sa famille perdue. Mieux, elle sait reconnaître les qualités des autres, quoiqu’ils appartiennent à une espèce dont elle est la prédatrice ou la proie, si bien qu’elle parvient à s’entourer d’alliés étonnants mais aussi précieux. Les liens sont tendres entre Byx et le wobbyk, petite créature ronde qui éprouve beaucoup d'empathie pour les états d'âme de Byx. Le felivet et l'humaine, espèces pourtant égocentriques, entretiennent au moins un respect mutuel. Et chacun se révèle d'une grande loyauté envers Byx et sa cause.  

Nedarra est un monde fantaisiste où d’autres espèces que les nôtres règnent : elles ressemblent suffisamment aux nôtres pour qu’on puisse se les représenter, comme Gambler, qui se rapproche du félin, par exemple, et en diffèrent assez pour que le lecteur embarque dans un autre monde. Katherine Applegate développe toute une terminologie pour nommer ces espèces, qui nous fait voyager tout en ayant un air familier. Astuce efficace pour embarquer le lecteur à moindre frais. Ajoutons à cela un ennemi puissant, mais fourbe, et la quête d’une île qui se déplace toute seule et moi, je signe tout de suite !😍

Parmi les grandes espèces qui peuplent Nedarra, on comprend rapidement que les hommes sont l’espèce la plus menaçante de toutes. Pas qu’ils soient les mieux armés par la nature, mais parce qu’ils sont fourbes et ambitieux. Depuis un certain temps, ils massacrent les espèces dominantes sous des prétextes fallacieux. Ne chercheraient-ils pas ainsi à provoquer leur extinction, afin de rester les seuls maîtres à bord ? Dans ce cas, la quête de Byx, pour sauver sa propre espèce, ne deviendrait-elle pas celle de toutes les espèces ? Je n’ai pu m’empêcher de voir, en filigrane, une critique ferme de la façon dont les hommes, dans le monde réel, impactent leur environnement au point d’être à l’origine de l’extinction de nombreuses espèces. Impact non maîtrisé, ou mal maîtrisé, mais réel.



Je ne doute pas que de jeunes, et moins jeunes, lecteurs apprécieront, comme j'ai aimé le faire avec les Animorphs, de suivre la quête de Byx et de ses amis, qui vont de périls en périls, dans un monde alternatif qui renvoie tout de même à des problématiques actuelles.




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