Voilà un livre, L'Auberge de la Jamaïque, qui attendait depuis un bail que je l'extirpe de ma bibliothèque ! 
-  Mais pourquoi ? 
- Eh bien, parce que j'ai déjà lu Rebecca, de Daphné du Maurier il y a... ouhla... une bonne décennie ! que ce livre m'a fait forte impression, car il savait planter une ambiance sombre et pleine de doutes, qui m'a fait tourner et tourner les pages ! Avec une telle attente, je risquais d'être déçue ! Et puis, regardez-moi cette petite merveille de livre ! Rien que de le voir sur les étagères, j'étais transportée ailleurs. Alors, si, oui s'il ne tenait pas ses promesses ? 😱
- Bah alors pourquoi l'en as-tu sorti ?
- Mais parce qu'au pique-nique @Babelio de début Juillet, @lecoindaudrey a reçu en cadeau l'Auberge de la Jamaïque ; c'était l'occasion d'une belle Lecture Commune !


Quand, au XIXe siècle, Mary se retrouve orpheline, elle doit rejoindre sa seule famille restante : une tante, qu'elle a connue jeune et écervelée, et un oncle, qu'elle n'a jamais rencontré et qui tient l'Auberge de la Jamaïque, dans la lande anglaise. 
Mais à son arrivée, elle s'aperçoit que sa tante a bien changé : elle est devenue une triste petite chose apeurée, soumise aux volontés d'un oncle ombrageux et manipulateur. 
L'auberge ne garde de l'établissement que le nom, car elle n'est guère accueillante. L'oncle semble y mener un trafic bien huilé, que Mary devra identifier si elle veut pouvoir échapper à cet endroit et aider sa tante à en sortir.


Quelle ambiance ! Au moins aussi pleine de soupçons et de doute que Rebecca ! Plus sombre encore, peut-être, à cause du lieu, aride et dur, dangereux également. Les Landes façonnent les hommes, les pervertit et les tord comme de petits arbustes fouettés par les vents. Elles abrutissent les femmes, qui, vaincues par leur propre nature, sont asservies aux hommes rudes qui y habitent.

Le personnage de Mary est très porteur. Cette jeune fille est forte et courageuse : bien qu'elle ait perdu ses parents, qu'elle soit livrée à un oncle redoutable de perversité dans un endroit isolé et qu'elle ne peut fuir, elle fait tout ce qu'elle peut pour s'en sortir, accumulant les preuves tout en subissant les méfaits de son oncle. Les obstacles sont nombreux, effrayants, pour la jeune fille, mais elle ne renonce pas.
Intelligente et perspicace, elle est très consciente de ce qu'elle fait, de ce qu'elle ressent. Elle analyse finement sa situation, mais beaucoup d'éléments lui échappent, comme au lecteur, bien cachés par les individus qu'elle côtoie. En savoir plus, elle le sait, est la clef de la réussite, mais ce pourrait aussi causer sa chute. 
Par ailleurs, cette jeune fille porte sur la société dans laquelle elle évolue un regard très neuf : elle regrette de ne pas être un homme. Cela lui aurait permis d'être libre de garder la ferme parentale ; elle ne serait pas à la merci des hommes, du joug de leur autorité ou de leur attrait.

Et quel suspense ! Pas moyen de savoir ce que traficote cet oncle ; pas moyen de savoir si Mary va s'en sortir ou pas, de savoir qui sont ses alliés et ses ennemis, tant l'autrice parvient à ponctuer son récit d'indices et de contre-indices ! Je me suis retrouvée sur les dents pendant tout le récit et évidemment : jamais je n'aurais pu augurer de la fin ! 


Un excellent thriller qui nous transporte au XIXe, dans la Lande anglaise, et qu'on ne parvient pas à lâcher tant qu'on n'a pas le dernier mot !




Commentaires

Lyndona a dit…
Je ne connaissais pas du tout, et ça a l'air plus que top. Je note le titre :D Merci pour cette chronique !

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