Hybrides, T1, de Laurann Dohner
Hybrides et moi, c’était pas prévu. A la base, je l’offrais à @LeCoindAudrey, qui l’avait déjà, malheureusement. L’animal m’est resté sur les bras. Il a donc été décidé d’en faire une lecture commune (Retrouvez la chronique d'Audrey ici.) Bon, soyons clairs : ce ne serait pas un premier choix pour moi. Il suffit de regarder les petits logos pour s’en rendre compte : il est estampillé "Romance" et "Sexy". C’est généralement insuffisant en ce qui me concerne. J’ai tenté avec Noirs Démons et ai été un peu douchée. Trop de sexe tue le sexe. Bref.
Ellie travaille dans un laboratoire qui fait des expériences effroyables sur des êtres humains, modifiés génétiquement avec de l’ADN animal. Elle s’éprend du sujet 416, un colosse qui a l’air bien dangereux mais qui est aussi pas mal torturé...
Ellie décide donc de sauver l’individu, mais les choses tournent mal. 416 a de bonnes raisons d’en vouloir à l’infirmière. Mais l’obsession est sans doute moins due au désir de vengeance qu’au désir tout court...
Le roman se lit vite et bien. Il est plutôt addictif et assez émoustillant. Cela fait deux bons points pour le roman.
L’univers m’a fait penser à l’univers de Meg Corbyn (Retrouvez ma chronique du tome 3 ici.), en moins fouillé : un enclos animal au milieu d’êtres humains qui haïssent les individus dangereux qui y habitent, une humaine qui y trouve refuge et prend fait et cause pour ces créatures, les réactions très animales et les malentendus que cela crée avec les humains... C'est donc un bon et un mauvais point pour Hybrides : un bon point, parce que j'aime beaucoup l'univers de Meg Corbyn, un mauvais, car j'ai de ce fait pas mal d'attentes...
Le duo Ellie/Rage fonctionne plutôt bien. Le contraste est saisissant entre la toute menue Ellie et l’imposante masse de muscles enragée. Mais le désir est intense et réciproque. Une alchimie se crée entre ces deux-là, qui est rassurante, je trouve, même si les serments et les déclarations sont répétées à l'envi... Bon point !!
J’ai aussi plusieurs fois ri devant le comportement dominant outrancier de Rage et la façon dont Ellie gère la situation : Viens là, mon grand, que je te frotte le dos...😂 L'autrice a de l'humour ; j'ai beaucoup aimé ce point-là. Par contre, elle l'utilise avec encore trop de parcimonie, à mon goût : lâche-toi, Laurann !! 😆
D’autres personnages attirent l’attention et on a envie d’en savoir plus, notamment les femmes hybrides du dortoir. J’ai aimé la franchise de Brise et son courage, ainsi que la vulnérabilité de Demi-Portion. Justice, le chef de clan, est trop bien sous tous rapports ; ça me l’a rendu un peu fade.😅 Plutôt pas mal, donc, du côté des personnages.
Par contre, l’intrigue est bien trop tournée autour du couple Ellie et Rage, au point d’en être répétitive, et presque, comment dire ? ... incohérente. Les propos de l’un et de l’autre tournent en boucle, un peu comme un fantasme qu’on se raconte avant de s’endormir... Par ailleurs, l'intérêt que porte l'ensemble de l'enclos, puis du monde, à leur relation, m'a fait tiquer... Moins bien, ça.
Comme je m’y attendais, moi qui aime surtout le désir, le sexe était trop présent à mon goût, surtout dans la seconde partie du roman. Je l’ai constaté dans une autre saga : il est difficile de faire crescendo dans les scènes de sexe, à moins d’y ajouter petit à petit des gadgets, des scénarios, d’autres gens. Et encore, ça devient si vite outrancier que je ne peux que lever les yeux au ciel. Mouais.
Occupée à faire évoluer la relation dans un constant va-et-vient de rapprochements et d’éloignements, l’autrice en oublie parfois des éléments essentiels de l’intrigue, comme le fait qu’Ellie est infirmière, par exemple. Je donne un seul exemple, mais il y en a plusieurs autres. Bof.
Quant à la langue, il faudra accepter quelques soucis secondaires de concordance des temps et la manie un peu lourdingue d’ajouter des adverbes aux verbes d’action : un « muettement » m’a un peu agacée. Aïe.
Bref, ce tome m’a donné envie de lire la suite, parce que l’univers est sympa sans être très fouillé, que les pages se tournent toutes seules, même s’il y a trop de sexe à mon goût. Ou peut-être que je vais plutôt poursuivre ma lecture de Meg Corbyn...😜
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