Coup de coeur pour La Couleur du Mensonge, d'Erin Beaty !!!


Je viens tout juste de reposer La Couleur du Mensonge et mon cœur déborde. Je pense que j’ai inconsciemment fait durer ma lecture pour en profiter un maximum de temps !


Vous avez déjà vu les raisons qui m’ont poussée à lire ce livre dans mon Vendredi Enviiiie. Aux quelques éléments de promotion lâchés par Lumen, je sentais déjà le coup de cœur ; à la lecture des premiers chapitres, mon impression s'est  confirmée. Et pourtant, le gros de l’œuvre manquait encore.



Brossons la toile de fond. 
Imaginez-vous donc dans un pays au bord de la guerre avec son voisin. Cela fait des années que ce dernier tente quelques invasions. Imaginez aussi qu’au sein de ce pays vit un homme qui garde assez de ressentiment envers le roi pour fonder une alliance avec le voisin en question. 
Là, vous vous dites : Pouah ! De la fantaisie guerrière et masculine !
- Eh non !

Mais plaçons plutôt nos différents protagonistes sur notre toile.
Ajoutez maintenant un convoi de jeunes femmes nobles à marier, les meilleurs partis des environs, qui traverse le pays pour rejoindre l’endroit où auront lieu les unions choisies pour elles par des marieuses. Une cargaison aussi précieuse doit être protégée par une escorte de soldats.
Prenez donc un jeune capitaine et sa troupe de soldats, formée essentiellement d'amis fidèles, un groupe impétueux et qui rêve d'exploits héroïques, mais à qui on veut apprendre une leçon de patience en lui confiant un banal convoi de jeunes fiancées. 😤
Ajoutez encore une jeune fille, qui rêve d’indépendance mais  se retrouve mêlée à ce convoi, dont les qualités d’observation sont telles qu’elle déniche les moindres petits secrets des uns et des autres.
Et vous aurez tous les ingrédients d’une intrigue magnifique, mêlant intrigues amoureuses, et matrimoniales, et complots politiques. Les espions y sont de tous ordres et ne sont pas les derniers à tomber dans les pièges de leurs adversaires.


La phrase d’accroche choisie par Lumen, pour ce premier tome, est particulièrement bien trouvée : "Faites tomber les masques... sans jamais abaisser le vôtre !", même si on ne comprend que trop tard à qui elle s’adresse...😏


J’ai ainsi été bluffée par l’intelligence avec laquelle l’intrigue est menée mais aussi par l’ingéniosité des stratagèmes mis en place par les différents personnages de l’histoire. Souvent, j’ai dû me laisser porter et faire confiance à ces derniers, tant il m’était difficile de faire le point sur ce qu’ils savaient, ce qu’ils ne savaient pas et ce qu’ils cachaient...😑

D'ailleurs, il y a une forme de réalisme, à la fois dans la psychologie des personnages, les relations humaines et dans les stratégies guerrières. Jamais un comportement ne m'a semblé incohérent, et pourtant, Erin Beaty a ménagé beaucoup de retournements de situation, si bien que ç'aurait pu constituer une difficulté de compréhension pour le lecteur, ou même un désinvestissement de sa part. Or, il n'en est rien : les personnages changent-ils de visages ? ou de rôles ? Pas de problème, mon commandant ! On s'adapte et on repart ! L'écriture est de toute façon si bien maîtrisée que l'adaptation en est facilitée.

Quant aux thématiques abordées, elles m'ont d'abord un peu fait tiquer. Bah oui, j'avoue avoir été un peu rebutée par le contexte militaire, particulièrement présent dans La Couleur du Mensonge, avec une hiérarchie et un jargon très cadrés. Toutefois, j'ai rapidement été prise au jeu des diverses stratégies, grâce à l'art consommé de l'autrice d'alterner les scènes de vie quotidienne, de romance et, oserais-je le dire ?, d'épopée. 
De plus, et d'une manière assez surprenante, le cadre militaire et l'univers des marieuses ne sont pas sans présenter de réelles similitudes, voire servir de miroir l'un à l'autre : les individus y sont également corsetés par leurs devoirs, et également obligés de jouer sur les apparences et de cacher leurs véritables sentiments. De multiples imbroglios et malentendus ne peuvent qu'en découler.

Enfin, les personnages sont particulièrement bien développés. 
J’ai eu un vrai coup de cœur pour Sage, une jeune femme intelligente, volontaire et débrouillarde, dont les idées sont à rebours de la société dans laquelle elle vit, mais qui parvient à se servir de ses différences pour tirer son épingle du jeu.
J’ai aussi beaucoup aimé Darnessa Rodelle, la marieuse, qui sait dès le départ quels sont les atouts de Sage et compte bien les utiliser pour son compte, mais pas que...
Je suis également tombée sous le charme d’Ash Carter, un jeune homme fier, intrépide, loyal, mais qui fait face à beaucoup de dilemmes dans le roman.
Et que dire de Charlie, le petit frère du Capitaine Quinn ? Il est adorable !! 😍 A 9 ans, il fait déjà partie intégrante de l'armée, aux côtés de son frère, qu'il admire énormément. Il essaie de marcher dans ses traces. C’est d'ailleurs grâce à lui que le capitaine, qui apparaît d'abord froid et calculateur, parvient à conserver un peu d'humanité, et donc de crédit, auprès des lecteurs. Toutefois, le jeune garçon, comme un autre élément du groupe de soldats, constitue aussi un point de fragilité...
Chaque personnage présente donc des forces qui nous les rendent attachants, des faiblesses ou des zones d’ombre qui sont sources de rebondissements ou nous amènent (mais jamais assez !) à nous en méfier.


Ce roman est donc un véritable coup de cœur car il a su me passionner pour des stratégies militaires qui, en d’autres occasions et présentées autrement, m’auraient fait lever les yeux au ciel, en abordant la grande Histoire du pays par la petite histoire d’un convoi de femmes à marier, escorté par des soldats. La société corsetée présentée par Erin Beaty, associée à des personnages à la personnalité complexe, a permis de donner d’avance d’enjeux aux relations amoureuses et aux mariages. Je suis CON.QUI.SE.



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Commentaires

PlusieursVies a dit…
Oh! Chouette chronique qui donne vraiment envie! Je ne m'attarde pas assez chez Lumen qui ont pourtant de jolies pépites! Je vais y revenir très vite avec celui ci je pense!
Elmdora a dit…
Wahou quelle chronique ! Avec Lola en plus qui donne envie... Il me le faut :)

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