Robin à la dernière seconde, de Manon Fargetton



Quand j’ai entendu parler de cette série des « Plieurs du temps », j’ai d’abord pensé à une histoire de voyage dans le temps. Que nenni ! Car les Plieurs du temps peuvent en réalité arrêter le temps, ce dont tous les curieux rêvent (ça ou la duplication ou encore le don d’ubiquité), depuis qu’on a vu Hermione participer à tous les cours qui lui faisaient envie à Poudlard !


J’ai donc décidé d'acheter Robin à la dernière seconde au Salon du livre de Fougères pour le faire dédicacer par la sympathique Manon Fargetton.


De quoi parle-t-il ?



Robin, jeune garçon de dix ans un peu renfermé mais très réfléchi, trouve le moyen d’arrêter le temps. Que faire de ce pouvoir ? Pour quoi l'utiliser ? Peut-on en faire usage n’importe comment ? Robin va l’apprendre à ses dépens... et se poser beaucoup de questions.


Ce que j'en ai pensé :




En lectrice pressée, j’ai d’abord trouvé la mise en place un peu longue 😝 (Quoi ? 3 chapitres pour en arriver à la découverte ???), mais j’ai ensuite vite été happée par l’histoire.



Tout d'abord, il m’a plu que la narration soit prise en charge de l’intérieur, par Robin, personnage un peu timide, un peu en retrait, pas très sûr de lui, mais très attendrissant. De fait, je suis persuadée que de l’extérieur, il serait difficile de le connaître. 
Il est en effet très touchant parce qu’hormis pour Anthony, qui lui fiche une trouille bleue, il voit constamment le meilleur dans les gens : son ami Charly, ses sœurs, ses grands-parents... 
Par ailleurs, il se livre aussi sans mentir : il est le premier à avouer qu’il n’est pas toujours bien courageux, qu’il aimerait briller davantage, mais qu’il ne sait pas comment. Il se sent aussi responsable de ses actions : ses valeurs sont très fortes.
Son attention constante pour sa toute petite sœur, avec laquelle il entretient un lien particulier, ainsi que sa complicité avec sa cadette d’environ un an, le rendent très touchant. 




Ensuite, j'ai apprécié le travail qu'opère Manon Fargetton sur le pouvoir d'arrêter le temps. 
Ainsi, celui qu’acquiert Robin le met face à plusieurs dilemmes qui peuvent parler à tout le monde, petites comme grandes personnes : penser à soi, de temps en temps, fait du bien, mais ne risque-t-on pas, à force, de perdre ses amis en les laissant de côté ? 
Et comme on dit, un grand pouvoir confère aussi de grandes responsabilités : dès lors qu’on le possède, a-t-on le droit d’en user comme on veut ? Sans penser aux conséquences ?
La façon dont Robin réagit à ses différentes expériences de "bulles temporelles", les décisions qu’il prend, font écho à ce que soi-même on pourrait ressentir ou faire.

Il est d'ailleurs révélateur que pour gagner du temps, Robin doive d’abord le perdre... Mais je ne vous en dis pas plus : à chacun de se faire sa propre idée à ce sujet...



Enfin, Manon Fargetton place déjà des jalons pour les intrigues qui concerneront Anthony, Charly et Camille dans les tomes suivants. Qu'en est-il de la brute épaisse Anthony ? du solaire Charly ? de la discrète mais astucieuse Camille ? Comment chaque enfant va-t-il s’accommoder de ce pouvoir ? Va-t-il l’obtenir de la même façon que Robin ? J'aimerais qu'avec l'ajout des autres personnages, l'histoire gagne en enjeux et en complexité, que cela dépasse le personnage même qui nous offre son point de vue. A voir avec les suivants : j'ai hâte !


Robin à la dernière minute n'est donc pas qu'une histoire à la dimension de son héros de dix ans, dont on suit cependant le cheminement avec beaucoup d'intérêt ; ce tome questionne aussi notre propre rapport au temps et aux autres et ouvre sur une saga qui promet d'être addictive !

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