Revue de presse - Le n°22 de Flow
J’avais décidé de faire une revue de presse à chaque sortie de mon magazine favori, Flow, pour donner envie à encore plus de lecteur.trice.s de se le procurer et d’en retirer tous les bienfaits que moi, j’en ai retirés.
Avant que ne paraisse ce magazine en France, j’errais, de stands de presse en stands de presse, hésitante et frustrée, achetant deci delà quelque magazine qui finissait souvent délaissé sur un coin de table, puis sous une pile, et pour finir atterrissait dans une poubelle. Car, voyez-vous, en lectrice de livres, j’ai du mal à accepter de n’acheter un magazine que pour son dossier, ou seulement quelques articles, comme si j’achetais un bouquet juste pour profiter d’une seule de ses fleurs.
Ainsi, aucun magazine n’avait ma préférence et pourtant, je continuais de chercher la perle rare, celle dont j’apprécierais tous les aspects, tous les articles.
Et je l’ai trouvée, avec Flow. Chaque fois, j’achetais un petit musée portatif, où se mêlaient des arts en tous genres, des artistes de tous les coins du monde, où chaque page offrait une ou plusieurs œuvres d’art picturales ou littéraires. Chaque fois, mes yeux faisaient le plein de beauté et mon cœur et ma raison trouvaient le pendant de celle-ci, dans des méditations sur le quotidien, l’existence, les sentiments. Les articles « feelgood » me faisaient chaque fois dire : « Oui ! C’est cela que j’ai ressenti ! » ou « Voilà en mots ce que je sentais confusément en moi ». Je peux le dire : ma personnalité et mes valeurs se sont épanouies avec Flow.
Le hic, c’est que ce numéro 22 est une petite déception, la toute première que je ressens depuis que je suis Flow, c’est-à-dire depuis ses débuts en France. Me voici donc bien ennuyée : je voulais allécher, appâter, vanter mon amour pour ce magazine et je me retrouve devant, mi-figue mi-raisin. Je me suis engagée à faire cette revue de presse et je la ferai donc, espérant secrètement ne pas être la seule à vivre avec ce sentiment coupable de dépit.
Pourquoi suis-je déçue ?
D’abord, je tiens à dire que ma déception concerne moins le fond que la forme, car je n’ai pas encore pris connaissance de tous les articles. En effet, Flow ne se consomme pas comme un café serré, bu en trois lampées ; on le feuillette, on ouvre une page au hasard, on attrape quelques mots, on s’attarde sur un article et on revient le lendemain pour reprendre le rituel. Plusieurs semaines me sont toujours nécessaires pour lire l’ensemble des articles de cette revue.
Non, le souci, c’est la présentation. La couverture fait illusion : elle est colorée et jolie. Plus tard, je me dirais qu’elle présentait déjà quelques signes avant-coureurs : en effet, quel rapport entre le thème de la lettre et les fleurs ? entre la couverture du magazine et son contenu ?
Donc, j’ouvre le Flow et le feuillette comme à mon habitude : prenons notre dose de beauté, me dis-je, et voyons un peu de quel sujet parle notre revue. Aïe. Malaise. Une impression de fadeur se dégage. Où sont passé les images colorées et fun, qui me faisaient des clins d’œil ? Où sont passé les jolies calligraphies et les belles typographies des titres ? Les pages sont d’un beige un peu triste ; tout cela est bien sobre.
Je commence à compulser les pages à la recherche de beauté et je tombe sur « l’atelier des souris à Amsterdam », puis sur l’article « l’avenir, cet inconnu » : ouf !
Et je découvre quelques nouveautés : « Collections particulières », qui propose des portraits à travers les objets possédés ; je constate un changement de mise en page de « nos actus », de la rubrique « Vous faites quoi en ce moment ? », d’ailleurs sur la présentation globale des images ; de petits dessins apparaissent au-dessus des titres également.
J’apprécie l’idée d’apprendre à connaître quelqu’un à l’aide des objets qu’il a mis dans son musée personnel ; j’aime également les petits logos choisis pour représenter des titres ou des rubriques ; l’encadrement, au stylo, des actus, n’est pas non plus sans intérêt.
Mais la présentation choisie affadit les images et le texte. Je suis aussi très récalcitrante à ces titres ultra-cadrés, qui me mettent mal à l’aise. Enfin, je m’aperçois que le thème qui servait de fil rouge aux articles du magazine a tout bonnement disparu et avec lui, la cohérence du projet : mon musée portatif ne présente plus d’exposition sur un seul thème : on y parle, pêle-mêle, de l’échec, de l’avenir, de la musique, de la meilleure façon de passer une bonne nuit, des saisons, du travail... Au secours ! Flow deviendrait-il un magazine racoleur ?
Des œuvres semblent avoir été oubliées, dans mon musée portatif et celles qui restent sont mal cadrées ou mal éclairées. Plus de visite guidée thématique, plus d’ambiance créée par un fil directeur artistique.
Comble ! Je m’aperçois d’un réel problème de mise en page, dans les petits musées personnels ; une citation est même orpheline d’une véritable illustration ! Quelle tristesse !
La page de gauche est en réalité le musée personnel de la femme présentée dans la photo ci-après... |
Conscients du manque de clarté, les auteurs ont ajouté l'image réduite de son musée personnel à côté de sa photo. |
Citation orpheline |
Alors, je m’inquiète : en ce début d’année, la rédaction de Flow aurait-elle décidé des remaniements, qui ne seraient pas à mon goût et risqueraient de desservir la revue ? Le budget alloué à ce magazine aurait-il été diminué ? Ou bien est-ce une erreur de parcours, un souci d’organisation ?
Je vais guetter les prochaines sorties avec attention, en espérant retrouver l’admiration que je ressentais jusque-là.
Commentaires
Je n'ai pas celui de ce mois, mais du coup ça me fait peur :/
J'espère qu'ils rectifieront le tir dans les prochains mois et qu'on retrouvera le bel esprit des numéros précédents ! =)
En effet, j'espère que ce n'était qu'une erreur de parcours !