Ode à Betsy, reine des vampires
Je viens de terminer le tome 5 des aventures de Queen Betsy, une saga qui a ses détracteurs. Et pourtant, moi, je l’aime beaucoup ! C’est même une de mes séries doudou, du genre de celles dont je reprends le cours quand je sens le coup de blues venir, que j’ai envie de me requinquer, de rire un peu…
Les défenseurs de la bit-lit pure
et dure n’apprécieront pas cette saga, c’est certain. Car, les intrigues
surnaturelles sont prises par-dessus la jolie gambette de Betsy. « Il y a
un zombie dans le grenier. », je répète, « Il y a un zombie dans le
grenier ». Dans ce tome 5, Cathy le fantôme tente tant bien que mal de
prévenir Betsy du danger qui rôde dans sa maison. Le lecteur le voit comme le
nez au milieu de la figure mais Betsy, elle, a d’autres chats… euh zombies à
fouetter, …. euh griffer, arracher les membres, bref. Car voyez-vous, ce qui m’agace
parfois dans la bit-lit pure et dure, c’est que souvent, une fois que l’héroïne
est rentrée dans le monde fantastique, elle s’écarte inexorablement du monde
réel, devient une marginale, voire une asociale, comme si les contraintes du
quotidien ne pesaient plus sur ses épaules ou qu’elle les refusait en bloc. Les
combats vampiriques, loups-garouiques (????), féériques and co., prennent
inévitablement le dessus. Bah chez Betsy, non. Sans doute parce que Betsy est
une égocentrique de première, qu’elle est très superficielle et qu’elle ne sait
donc pas établir de priorité. Ainsi, foin de zombie !, Betsy a une fête d’anniversaire
surprise (la sienne) à régenter, une affaire de vengeance à régler, une amie à …
vampiriser ?, un mariage à préparer, etc. etc.
J’adore ce personnage de Betsy
car c’est elle qui permet d’éclater le genre très réglementé de la bit-lit. Les
vampires doivent s’éloigner de leur famille, une fois transformés ? Betsy,
elle, file chez sa mère, son père et sa belle-mère ! Les vampires doivent
respecter la hiérarchie du vieux vampire qui se la pète ? Betsy le dégomme
joyeusement ! Que c’est jouissif !
Heureusement, Eric Sinclair, son
mari vampire est là, suffisamment vampire pour que le lecteur se moque de son
espèce beaucoup trop sérieuse, mais assez attachant pour qu’on aime le voir
désirer Betsy, s’amuser de ses frasques et conserver un regard admiratif, voire
complètement fanatique, sur sa belle.
Les amis de Betsy et les
interactions qu’ils ont avec elle sont également l’occasion de dialogues truculents !
Je me passerais bien des insultes que la reine des vampires leur lance à tout
bout de champ mais j’aime les piques qu’ils s’échangent. Le rythme est enlevé,
pétillant et léger. Je crois même pouvoir dire que l’essentiel du charme des
livres de MaryJanice Davidson réside dans ses dialogues, par ailleurs très
nombreux.
Voilà donc pourquoi j’apprécie
autant Betsy et pourquoi je porte aux nues son manque évident de construction
rigoureuse. J’aime cette audace ! une audace dans le genre, dans la forme,
une garde-robe faite sur mesure pour son personnage principal.
Et voilà pourquoi je replongerai
avec délice dans les aventures de la plus incohérente, la plus sans-gêne et la
plus fraîche des reines des vampires !
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