Six jours pour (sur)vivre, de Philip Webb

En voilà, un roman de sf jeunesse que je n’ai pas pu lâcher avant la fin ! Et dire qu’il sommeillait dans ma PAL depuis des mois...

Dans un Londres en ruines, abandonné aux excavateurs, Cass et son petit frère Wilbur, font une rencontre qui va changer leur vie : un drôle de jeune homme, qui ne semble pas appartenir au même monde qu’eux et qui leur demande leur aide.

J’ai d’abord beaucoup apprécié le style de l’écriture, que l’on doit au moins autant au traducteur, Yves Sarda, qu’à l’auteur, Philip Webb. Cass prend en charge le récit : son quotidien est rude ; son parler est donc une forme de gouaille assez abrupte. Elle use d’un argot propre aux « excaves », et même la structure de ses phrases s’apparente au langage parlé. C’est agréable de constater de réels efforts de style dans un roman jeunesse.

Par ailleurs, ce roman de sf mélange allègrement deux sous-genres de la sf, ce qui m’a bien étonnée, puis séduite. Je ne vous préciserai pas lesquels : je risquerais de vous spoiler l’histoire.

Le rythme est assez haletant : on découvre l’univers de Cass, puis celui-ci est remis en question par l’intervention du jeune homme et un compte à rebours se met en place. Il y a de nombreux dangers, parmi lesquels des instances qui semblent particulièrement menaçantes et contre lesquelles Cass et ses compagnons sont démunis.

Certaines questions restent en suspens, c’est vrai. Toutefois, j’accepte mieux ça dans un roman comme celui-ci, où le narrateur est l'un des personnages. En effet, bien qu’il puisse en gros décrypter le présent, il n’a pas accès à toutes les réponses, y compris celles que se posent les lecteurs.

Si je m’interroge plus avant sur la question de fond, je crois que l’histoire évoque la nécessité de ne pas se contenter de survivre, au jour le jour. Wilbur, enfant rêveur de 8 ans, doté d’une grande intelligence, est là pour nous rappeler que vivre, c’est aussi espérer, croire en soi et en l’avenir, sentiments que Cass, plongée jusqu’au cou dans la réalité des excaves, a perdu de vue.

Franchement, c’est un chouette roman dont le suspense m’aura menée par le bout du nez !