Audrey Hepburn, la vie et moi, de Lucy Holliday

Je commence Audrey Hepburn, la vie et moi, de Lucy Holliday , que m'a gentiment confié Harpercollins, en me disant : Chouette ! De la chick-lit ! C’est frais, léger ; je vais donc passer un bon moment, pas prise de tête, bon pour le moral. Gniiiiiiiiii
Par contre, je n’ai pas particulièrement d’exigences, car je sais que la chick-lit n’est pas à l’abri des clichés. Quand on a lu, vu, relu et revu... Bridget Jones, quand on est passé par la case Accro du Shopping et qu’on connaît assez bien la littérature pétillante de Sophie Kinsella, dont je recommande chaudement le Très chère Sadie, on a une assez bonne idée des incontournables du genre, à commencer par une héroïne maladroite, qui n’est pas du tout installée dans la vie (pas de boulot, ou pas celui qui lui convient ; pas de chéri, ou pas celui qui lui convient ; une famille un rien dysfonctionnelle), mais dont les décisions aussi soudaines qu’irréfléchies, la totale mauvaise foi ou l’aveuglement profond, l’autodérision et les fidèles ami(e)s la rendent tout à fait attachante. On ajoute une petite transformation personnelle (psychologique et physique), un trio amoureux, avec un beau gosse superficiel et un non moins beau gosse mais complètement mésestimé et on a les ingrédients d’une chick-lit efficace.
Un genre léger,
mais pas forcément facile à écrire, je pense.
Bon, cessons de
tourner autour du pot : j’ai passé un bon moment de lecture !
Je me suis
rapidement attachée à Libby, dans laquelle je me suis souvent retrouvée. Libby
évolue dans le monde des acteurs de télévision, depuis toute petite. Sa mère s’est
proclamée agent artistique et entend bien placer ses filles dans ce monde de
paillettes. La petite sœur est une starlette en devenir. Mais Libby, elle, ne
rentre pas dans les cases. Pourtant, elle s’y emploie, quitte à enfiler un infâme
costume d’extraterrestre, à se cramer les cheveux ou à défiler en petite
culotte dans la rue, couverte de boue. Hahaha.
Cela fait donc
des années que l’héroïne rame, avec le plus grand aveuglement, dans son
travail, dans sa famille, dans sa vie en général. Heureusement, elle a des amis
fidèles et qui la soutiennent : Olly est un pilier incontournable, sur
lequel elle peut toujours compter, qu’elle soit présente pour lui ou pas, qu’elle
lui mente ou pas. Même sa meilleure amie Nora, qui vit à présent un peu loin,
est prête à faire le trajet après une journée de garde parce qu’elle s’inquiète
pour elle.
Et ! Et il
y a Audrey. Audrey Hepburn, qui fait irruption dans le minuscule appartement de
Libby, y promène son élégance et son enthousiasme juvénile. L’actrice,
hallucination ou fantôme ?, vient apporter à Libby la touche d’extravagance et de
prise de risques, qui va permettre à la jeune trentenaire de se sortir de l’impasse
dans laquelle elle végète depuis trop longtemps.
J’ai ri et
souri, avec et parfois malgré Libby, et je me suis inquiétée pour elle :
comment allait-elle bien pouvoir survivre dans un 6m2, avec pour seul meuble un
vieux Chesterfield qui pue le chien mouillé, et sans travail ? 😳
J’ai trouvé un
peu de Très chère Sadie dans la
présence fantasmée d’Audrey Hepburn, dont le pétillant rappelle beaucoup celui
du fantôme des années vingt.
J’ai aussi
beaucoup pensé à Bridget Jones, car
le triangle amoureux, qui apparaît dans Audrey
Hepburn, la vie et moi, ressemble à celui de Bridget Jones. Au début
seulement. Car Lucy Holliday prend une décision qui m’a délicieusement surprise
et qui me donne une furieuse envie de lire le tome 2 des aventures de Libby.
Bah oui, moi,
je suis une personne raisonnable ; pendant ma lecture, je n’ai donc cessé
de répéter à Libby : Mais non !
Pas çui-là ! L’est pas sérieux, çui-là ! Il te fera pas d’enfants !
l’est beaucoup trop superficiel ! Prends lui ! Oui, lui, là : l’est
bien ; il a fait ses preuves.
Evidemment, les
héroïnes de chick-lit tombent dans tous les panneaux de la beaugossitude, même
s’ils sont gros comme des maisons (les
panneaux, pas les beaux gosses, hein...) et que tu les as averties. 😩
Mais mais... Et si le beau gosse, pour une
fois, en avait dans le ... (Bandes de
perverses ! Je ne pensais même pas à ça ! vous jure... Peux même plus
faire confiance à ses lectrices... Pfiouuuu...) Et si donc, le beau gosse,
donc., en avait dans le cerveau, donc ? Ah Ah ! Et si l’héroïne décidait d’en profiter à fond, parce
qu’on n’a qu’une vie et que les gens raisonnables peuvent attendre, parce que,
bennnn, ils sont justement raisonnables ?
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